L'Analyse Boursière Les perspectives d'une entreprise sont appréciées à travers son cours de bourse et non plus à travers ses comptes consolidés. Voici quelques instruments spécifiques de l'analyse boursière. Le Price Earnings Ratio, PER
Symbolisé par les initiales PER (ou P/E), le Price Earnings Ratio d'un titre s'obtient en rapprochant le bénéfice de la valeur boursière de la société. PER = cours de l'action / bénéfice par action (BPA) Le multiple ainsi obtenu (le PER est aussi appelé multiple de capitalisation) indique donc combien de fois le bénéfice par action est contenu dans le cours ; en d'autres termes, combien de fois le marché capitalise les bénéfices de la société.
C'est la part du bénéfice net qui revient à une action ; donc théoriquement à chaque actionnaire. Le BPA est donc le bénéfice net hors éléments exceptionnels divisé par le nombre de titres composant le capital. Attention : nombre de titres entend actions ordinaires mais aussi certificats d'investissements, actions à dividendes prioritaires voire actions reflets. Le BPA se calcule à partir du bénéfice net part du groupe, c'est-à-dire après déduction des intérêts minoritaires.
Pour une valeur donnée, l'analyse de l'évolution de ce ratio dans le temps fournit un précieux repère historique. A conditions de marché constantes, l'observation des multiples des années passées donne en effet une vie d'ensemble du jugement du marché sur le titre. Un PER trop différent de la valeur moyenne observée peut laisser envisager une correction à venir. Des arbitrages sont alors peut-être à faire... Cette logique d'écart par rapport à un PER moyen peut être conduite :
Quelques PER par secteurs (2005) Agro-alimentaire 15 Assurance 12 Banque 10 Distribution 14 Médias 15 Services publics 19 Technologie 18
Même si le passé permet d'expliquer l'avenir, les PER historiques d'une société ne présentent qu'un intérêt limité. En matière de Bourse, tout est affaire d'anticipation. En l'occurrence, toute la difficulté revient à apprécier les résultats futurs de l'entreprise étudiée. De manière générale, forte croissance rime avec PER élevés. Surtout si la valeur jouit d'une grande visibilité dans la croissance de ses résultats. Il faut comprendre par là « stabilité » dans la croissance. Une forte progression des bénéfices une année ne garantira pas un PER élevé si les investisseurs n'ont pas une vision claire de l'avenir. A l'inverse, la régularité des taux de croissance confère une prime à une entreprise et lui permet d'amortir, voire de contrer les retournements du marché. Plus cette régularité - donc la visibilité - est grande plus le PER absolu et relatif sera élevé.
On entend souvent les analystes parler de ratio PEG, de l'anglais « Price/Earnings to Growth ». Ce ratio sert à déterminer la valeur d'une action en tenant compte de la croissance estimée de ses bénéfices (en général sur les cinq prochaines années). Il se calcule donc de la façon suivante : Ratio PEG = PER /Croissance annuelle moyenne du BNPA
Autre notion très utile pour décider d'un achat (ou d'une vente), le retour sur investissement est une mesure plus dynamique qu'un multiple de capitalisation somme toute plutôt aléatoire. C'est là qu'interviennent les notions de risque et de rendement. En effet, les investisseurs, et même les parieurs, ont habituellement une certaine aversion au risque. Ils préfèrent un gain relativement sûr à un gain bien plus important mais aléatoire (mieux vaut recevoir 100 euros qu'avoir une chance sur dix d'en recevoir 1000), selon l'adage « un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ». De ce fait, les investisseurs exigent en général pour investir dans une entreprise que le rendement attendu soit supérieur à celui d'un placement non risqué, c'est-à-dire celui des emprunts d'Etat.
On constate cependant qu'en période de grande euphorie (bulle spéculative), la prime de risque s'annule (neutralité au risque) voire devient négative (recherche du risque). C'est exactement ce qui s'est passé à la fin des années 90.
Attention, le calcul de la prime de risque n'est pas une mince affaire. En effet, on l'a bien compris, deux paramètres interviennent dans le calcul. Le premier, le taux sans risque, est simple à déterminer. Ce n'est pas le cas du second - le taux risqué - qui exige que l'on calcule la rentabilité anticipée du marché français à partir d'un échantillon de société représentatif en actualisant les dividendes futurs estimés de chacune. En pratique, ce sont les banques et les courtiers qui se chargent de ce travail.
Autre outil, avec le PER, au centre de l'analyse boursière, le rendement se calcule en rapportant le dividende par action au cours de bourse du titre : Rendement = Dividende net /cours de l'action En moyenne, les actions françaises offrent un rendement de l'ordre de 2,5 %. Avec la remontée des taux longs, rares sont les valeurs qui, comme France Télécom, offrent un rendement supérieur à celui des bons du Trésor (OAT) à 10 ans. Celles qui, comme les AGF, offrent un rendement supérieur au taux au jour le jour sont beaucoup plus nombreuses.
Pour apprécier les sociétés holdings, dont l'objet principal est de détenir un portefeuille de titres, les banques et les assurances, on utilise fréquemment l'indicateur de leur actif net par action. Une fois calculé, celui-ci est comparé au cours de bourse. Si la valeur d'actif est supérieure au cours, on dira de l'action qu'elle présente une décote sur actif net. Si elle est inférieure, on parlera d'une surcote sur actif net. Exemple : Une holding cotée présente un actif net de 5 milliards. Son capital se compose de 100 millions de titres. L'actif net par action est donc de 50 euros. Or, il setrouve que le cours de cette valeur est de 45 euros. Il en résulte que l'on peut l'acquérir avec une décote de 5 euros. Un rabais de 10 % en quelque sorte !
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