Les Valeurs Moyennes séduisent les actionnaires

Dans un contexte boursier particulièrement agité et une sortie de crise encore fragile, les épargnants continuent à diversifier leur portefeuille titres. Ils ne se contentent plus des valeurs du CAC40, mais n'hésitent plus à se tourner vers les valeurs moyennes.

 

Pourtant les poncifs sont nombreux sur cette catégorie d'actifs : titres peu liquides, volatilité importante, pas assez d'information...  Dans le cadre de son étude annuelle  « Actionnaires individuels et valeurs moyennes » menée en février 2011, l'hebdomadaire boursier Le Revenu a interrogé un millier d'épargnants sur cette tendance. Il est de notoriété publique que les actionnaires individuels créent de véritables liens « d'affection » avec les sociétés qu'ils détiennent en portefeuille et cela se vérifie sur ce segment de marché. Ainsi, la majorité des épargnants qui investissent en valeurs moyennes, le font par forte conviction et pour le long terme puisqu'ils ont moins de cinq lignes et les conservent en moyenne plus de cinq ans. De surcroît, malgré la crise, la part de cette catégorie d'actifs dans leur portefeuille est stable.

 

Pourquoi choisir des valeurs moyennes

Contrairement aux professionnels qui jugent cette donnée fondamentale, les épargnants ne considèrent pas que la personnalité du dirigeant soit un critère majeur d'investissement. Mais cette divergence ne pourrait-elle pas s'expliquer tout simplement par la faible visibilité des dirigeants de ces sociétés qui bénéficient d'une couverture médiatique moindre et d'une présence sur le terrain au contact des actionnaires individuels moins fréquente ? Par contre, lorsqu'on interroge les actionnaires sur les raisons de leur appétit pour les valeurs moyennes, la majorité déclare trouver leurs dirigeants davantage impliqués. En effet, il est rassurant pour un épargnant de savoir que l'évolution du patrimoine du dirigeant est fortement corrélée à la santé de l'entreprise et donc à son évolution boursière. Cette convergence d'intérêt est saine, de même que la stabilité du patron à son poste. Ainsi ce n'est pas la personnalité du dirigeant qui est jugée, mais son implication dans la vie et l'évolution de l'entreprise.

Mais plus généralement, un épargnant choisit d'abord d'investir sur ce segment de marché pour diversifier son portefeuille. Cette donnée est encore plus vraie pour les actionnaires de plus de 55 ans et elle s'est amplifiée depuis 2009. Neuf personnes interrogées sur dix déclaraient investir sur les valeurs moyennes. Cependant, le montant investi sur une seule valeur reste faible, de 1 000 à 5 000 €, alors qu'il dépasse 5 000 € pour une valeur du CAC40.

 

Des valeurs moyennes, un gain potentiel élevé.

Les perspectives de gain sont la préoccupation principale des ¾ des actionnaires interrogés. En effet, les valeurs moyennes ont bien performé récemment, surpassant parfois les grandes capitalisations. Les actionnaires sont conscients qu'une sélection rigoureuse et prudente est nécessaire. Aussi, pour choisir, ils examinent le secteur d'activités et les éléments financiers, plutôt que des indicateurs graphiques (11,2 %). Il est étonnant de constater que plus un épargnant détient une proportion importante de valeurs moyennes dans son portefeuille, moins il investit en SICAV et fonds. Enfin, si les actionnaires sont séduits par les valeurs moyennes, ils attendent des sociétés une facilité d'accès à l'information.

Ainsi, il y a une corrélation évidente entre la satisfaction de l'épargnant et sa perception de la performance de la valeur. Plus l'information est accessible facilement, plus le niveau de satisfaction est élevé. L'analyse de la performance d'une valeur devrait toujours prendre en compte cette donnée de transparence et d'accessibilité des informations, et cela pas seulement pour les valeurs moyennes.

Rédigé en mars 2011 par Véronique Guisquet-Cordoliani