Les charmes du dividende majoré

Lancé en 1993 à l'initiative de SEB, suivi par Air Liquide, Siparex et De Dietrich qui voulaient récompenser » la fidélité de leurs actionnaires, le dividende majoré a été encadré, après un débat parlementaire assez vif, par la loi du 12 juillet 1994. Le législateur a encadré assez strictement l'usage de cette « prime de fidélité ».

Ainsi, la clause instituant cette majoration doit figurer dans les statuts, étant entendu que la fixation, la modification ou la suppression de cette prime relèvent de la compétence d'une assemblée générale extraordinaire. Le dividende majoré peut être attribué à tout actionnaire qui justifie, à la clôture de l'exercice, d'une inscription de ses titres au nominatif pur ou administré depuis au moins deux ans. Etant entendu que le délai part à partir du 31 décembre. Si vous achetez ou transférez un titre au nominatif un 15 septembre, le compteur ne tournera qu'à partir du 1er janvier de l'année suivante.

Afin de ne pas trop réduire le bénéfice distribué, la loi a plafonné la majoration à 10 % du montant du dividende normalement versé. Enfin, les titres d'un même actionnaire donnant droit à la majoration ne doivent pas excéder 0,5 % du capital ce qui évite de gonfler les versements aux actionnaires familiaux et aux grands institutionnels. En pratique, la mesure avantage surtout les actionnaires individuels.

Les avantages de ce dispositif ne sont pas si psychologiques que certains veulent bien le dire. Si l'intérêt financier apparaît limité au premier abord du fait du montant modeste de la majoration, à long terme, la contribution au rendement du placement finit par devenir très substantielle. Malheureusement, force est de constater que, parmi les grandes capitalisations, seuls Air Liquide, Lafarge et L'Oréal l'ont adopté. EDF s'apprêterait à modifier ses statuts dans ce sens lors de sa prochaine assemblée générale.

Rédigé en mars 2011 par Aldo Sicurani