Les CFD, (Contract For Difference) des produits à manier avec précaution. 

 

Les CFD font parler d'eux et il est difficile de faire la part des choses entre les pro et les anti CFD, aussi il nous semble nécéssaire de faire un point pédagogique sur ce produit.

Qu'est ce qu'un CFD ?

Les CFD (Contract For Difference) sont des produits dérivés et sont considérés par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) comme des instruments financiers à terme complexes qui « peuvent entraîner pour le client une perte qui excède leur coût d'acquisition ». A noter : l'AMF rappelle que les CFD ne doivent faire l'objet d'aucun démarchage. Ces produits sont réservés exclusivement aux actionnaires avertis.

 

Ainsi, avec les CFD, un actionnaire peut profiter des variations de cours sur les actions, les indices ou les matières première sans les posséder et donc sans avoir besoin de mobiliser un capital important.

Un marché de gré à gré à surveiller.
En effet, les CFD sont négociés sur un marché de gré à gré où les règles sont fixées par un teneur de marché (market maker). Ceci constitue un inconvénient majeur puisque la fixation des prix, c'est-à-dire le mécanisme de calcul de la fourchette d'offre et de demande, communément appelé le « spread »  n'est pas réalisée de façon transparente. Le teneur de marché peut choisir de se rémunérer uniquement en modifiant ce "spread", cette fourchette.
Il  en découle un réel problème de confiance des investisseurs qui ont déposés un certain nombre de plaintes auprès de l'AMF. Aussi, en mai 2009, face aux nombreuses réclamations, l'AMF a édité une note d'avertissement afin de mettre ne garde les épargnants sur les dangers des CFD. Dans cette note, elle précisait également qu'en cas de défaillance du prestataire, l'exécution des CFD n'est pas assurée puisque ceux-ci sont traités sur un marché de gré à gré.
 
Horaires de cotation.
L'un des avantages des CFD réside dans la possibilité de passer des ordres à tout moment, quasiment 24h/24 sauf le week end. Les intermédiaires financiers précisent généralement ces horaires dans leurs conditions de négociation, mais cela dépend surtout du teneur de marché avec lequel ils choisissent de travailler. Mais cette fluidité a un prix
 
L'effet de levier des CFD.
Ce mécanisme d'effet de levier est plus ou moins important selon le type de sous-jacent (actions, les indices ou les matières premières), mais il peut parfois atteindre jusqu'à 400 fois le montant investi, ce qui est bien supérieur au SRD. L'ampleur du levier dépend du sous-jacent.
 
Dans le cas d'un CFD sur indice, l'effet de levier sera de 20, c'est-à-dire que la somme nécessaire pour investir sur l'indice CAC40 sera égale à 5 % de la valeur du sous-jacent. On nomme ce montant le "déposit" (dépôt de garantie).
 
  • Par exemple, si le 12/04/2010 le CAC40 vaut 4 040,40, vous pourrez acheter un CFD sur l'indice CAC40 (market maker Saxo Banque) avec une mise de 202,02 € soit 5 % de l'indice 4 040,40. En réalité, cela signifie qu'avec 202,02 €, vous achetez une fois l'indice et que toute variation de l'indice de un point entraînera une perte ou un gain potentiel de 1 €.

  • De fait, le 13/04/2010 l'indice cote 4 046 points, le gain théorique si vous revendez votre CFD serait donc de 6 €. Mais le gain réel lui dépendra de la fourchette, communément appelée le « spread», fixée par le teneur de marché. En fait, ce gain dépendra du cours auquel vous pourrez revendre le produit. Plus la fourchette est fine, plus votre gain potentiel sera élevé.
 
La vente à découvert des CFD.
La vente à découvert est parfois possible sur certains CFD afin de jouer la baisse d'un sous-jacent ou de couvrir son portefeuille. Ainsi, un actionnaire peut jouer la baisse de l'indice en vendant à découvert un CFD.
Comme dans tout mécanisme de vente à découvert, le vendeur de CDF encaisse une prime et peut même percevoir des frais financiers si la position est tenue plusieurs jours. En fait le niveau de risque dépend surtout du degré d'utilisation du levier.
 
Les frais des CFD.
On dénombre deux types de frais sur les CFD : les commissions de transaction et les frais financiers. En effet, si une position d'achat de CFD à effet de levier est tenue plus d'une journée, elle entraîne des frais financiers, facturés par le courtier, en supplément du spread ou de la commission de transaction usuelle. En outre, il faut tenir compte, pour les sous jacent cités en devises, de l'impact de la variation et des frais de change au débouclement de l'opération.
 
Les CFD un instrument financier à manier avec précaution.
Plus le sous-jacent est volatil, plus le gain ou la perte sera rapide et donc plus les appels de marge prélevés seront importants. L'effet de levier est un démultiplicateur de gain mais aussi de perte.
  • Prenons l'exemple d'un CFD sur indice de Saxo Banque avec un indice qui s'effondre de 50 points chaque jours pendant 10 jours.
Que se passe-t-il sur le compte du client ?
L'intermédiaire financier prélèvera quotidiennement les appels de marge sur le compte du client; Ainsi après dix jours, si l'indice s'est effondré de 500 points, l'intermédiaire financier aura prélevé 500€ sur le compte de son client. Même si le compte n'est plus créditeur, mais que la position est toujours ouverte, l'intermédiaire financier se devra de continuer à appeler le client en marge puis de déboucler la position si le client ne couvre pas son débit.
Attention une position ouverte sur un CFD à effet de levier doit être impérativement surveillée.
 
Dans l'exemple évoqué précédemment, l'avantage principal des CDF devient son inconvénient majeur. En effet, à cause de leur effet de levier, les CFD peuvent entraîner une perte qui peut parfois excéder leur coût d'acquisition et doivent donc être manié avec précaution par des investisseurs avertis. Ce produit est un outil de diversification dynamique. Face à ce risque, certains pays comme les Etats-Unis ont délibérément choisi d'interdire les CFD.
En conclusion, le FFCI ne recommande pas ce type d'investissement.

Achevé de rédigé en avril 2010.