Les Assemblées Générales 2010, quoi de neuf ?

Chaque année, l'agence CAPITALCOM fait un bilan exhaustif des Assemblées Générales et édite une synthèse dans laquelle elle mesure la fréquentation, les sujets traités, les thématiques préférées des actionnaires ainsi que de nombreux autres sujets.

Cette surveillance est particulièrement utile puisque qu'il est rarement possible à un actionnaire individuel de participer à l'ensemble des AG des sociétés qu'il détient en portefeuille. L'éloignement, le manque de temps et parfois l'organisation de deux AG au même moment sont autant de freins qui peuvent empêcher un actionnaire même le plus déterminé de participer à cet évènement majeur de la vie de l'entreprise.

Bien sûr, s'il est à présent possible de revoir les vidéos de ces réunions sur Internet, il n'est pas inintéressant de disposer d'une telle synthèse qui permet de dégager les tendances globales et de relever des évènements particuliers. Ce suivi année après année permet également de savoir comment évoluent les préoccupations des entreprises et des actionnaires.

Plus de participants !

En premier lieu, dans un contexte de résultats supérieurs aux attentes et malgré la crise, la fréquentation des AG est en hausse. Ainsi, 5 471 actionnaires ont participés à l'assemblée générale d'Air Liquide, 3 700 à celle d'EDF et 3 500 pour Total. En moyenne les AG des sociétés du CAC40 ont rassemblé 1 230 participants.

Il est toutefois préoccupant de constater que seuls huit sociétés du CAC40 proposaient un vote par Internet. Pourtant ce mécanisme, plébiscité par les actionnaires individuels permettrait de résoudre le problème de l'éloignement géographique et d'augmenter le nombre de votes. Mais si le chemin est long, plusieurs autres établissements ont annoncé s'y préparer et ont même modifié leurs statuts en conséquence. Sur le sujet, on attendait des intermédiaires financiers cotés qu'ils soient précurseurs et, sauf pour BNP Paribas, cela n'a pas été le cas.

 

Plus de femmes dans les Conseils d'Administration !

La composition et le fonctionnement des conseils d'administration et la gouvernance d'entreprise ont fait partie des sujets phares abordés cette année, autant dans les présentations des sociétés que dans les questions des actionnaires.

Mais le phénomène remarquable reste l'arrivée massive de femmes dans les conseils d'administration. En 2010, 30 femmes ont été recrutées contre 6 seulement en 2009. Portant, il faut rester réaliste, même après ce « Lady Boom », le taux de mixité des conseils d'administration n'est que de 15 % avec 88 femmes sur 576 postes. Même à ce rythme notre pays reste un bien mauvais élève en matière de parité. A noter que beaucoup de ces entrées se sont faites grâce à l'augmentation du nombre de membres des conseils.

Une proposition de loi a été déposée en janvier 2010 par Jean-François Copé et Marie-Jo Zimmermann afin de rendre cette parité dans les conseils d'administration obligatoire, mais est-ce seulement la loi où les mentalités qui doivent être changées dans ce domaine ? En 2003, la Norvège avait déposé une loi sur le sujet et est à présent le meilleur élève avec 41% de femmes dans les conseils d'administration. Rappelons qu'à ce jour il existe encore des entreprises du CAC40 qui ne comporte aucune femme à leur conseil.

Plus de mixité dans les équipes de direction rendrait la recherche de futures candidates plus aisée. Il est étonnant que certains cabinets exigent des candidates à ces postes un profil international, doté de bien plus de qualités qu'il n'en serait demandé à un homologue masculin. Toutefois, la mixité ne doit pas conduire à une concentration des mandats sur un nombre limité de candidat quelque soit leur sexe. Il serait souhaitable que la limitation des mandats soit également un critère décisif contribuant ainsi au rajeunissement et à la diversité dans les conseils d'administration.

 

Le modèle français : concentration de pouvoirs !

En 2010, la gouvernance française des sociétés du CAC40 s'oriente vers une concentration des pouvoir. Ainsi la moitié d'entre elles ont regroupées les fonctions de Président et de Directeur Général. Dans une période de crise, cette concentration peut aussi être vécue comme une consolidation des pouvoir. Plus forte, les équipes dirigeantes pourront résister à la pression court termiste exercée par les investisseurs.

Cette année encore les échanges ont été nombreux entre les dirigeants qui présentaient leur stratégie et leurs perspectives et les actionnaires. Si la durée de ces réunions a baissé au détriment du temps de parole des dirigeants, le temps consacré aux questions des actionnaires a augmenté.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur tous ces sujets, consultez la synthèse de l'étude de CAPITALCOM à l'adresse suivante : https://www.capitalcom.fr/1.aspx